“ André dit à son frère Simon : Nous avons trouvé le
Messie, qui se nomme le Christ. Et il le conduisit à Jésus. ” (Communion)
1. La. Vigile de l’Apôtre. —
Les fêtes d’Apôtres sont des fêtes de Rédemption ; elles sont réparties
dans l’année ecclésiastique et ressemblent à de puissantes pierres d’angle qui
portent les fondations d’un édifice. “ Vous êtes des concitoyens des
saints et des familiers de Dieu, édifiés sur le fondement des Apôtres et des
Prophètes, la pierre d’angle étant le Christ ” (Capitule des vêpres).
Nous devrions prêter toujours plus d’attention aux fêtes d’Apôtres ;
jadis, elles étaient fêtes d’obligation. On pourrait employer un moyen visible
pour les souligner : ce serait d’allumer à l’église pendant les offices
douze cierges en l’honneur des Apôtres. Les fêtes d’Apôtres ont leur vigile, ce
qui est toujours un signe de l’ancienneté d’une fête. Jadis la vigile
consistait à veiller et à prier pendant toute la nuit ; plus tard elle fut
transférée au cours de la journée. Pour l’ami de la liturgie, la vigile devrait
être un jour de sérieuse pénitence, un jour de purification du cœur avant la
fête ; et si, au jour de la fête d’Apôtre, nous développons en nous le
joyeux sentiment de la Rédemption, nous voulons, au jour de vigile, exciter
notre immense désir de la Rédemption ; c’est le Kyrie avant le Gloria de
la fête. Ainsi la Vigile trouve naturellement place dans l’Avent.
2. La Messe (Dominus secus). —
La messe, toute pleine de tendresse, est dominée par le premier appel du Christ
à l’Apôtre André. A l’Introït, à notre entrée dans l’église, le regard
du “ Seigneur ”, qui réside sur le trône de l’autel, se porte sur nous qui
avons été amenés par saint André, et nous entendons les douces paroles de
l’invitation : “ Venite post me ! Venez à ma suite ! ” L’Oraison
demande le pardon de nos fautes et la délivrance des dangers. La Leçon
(du commun de la vigile des Apôtres) compare l’Apôtre à Moïse, l’ami de
Dieu ; lui aussi est l’effroi des ennemis de Dieu, lui aussi est glorifié
devant les rois. Sa fidélité et sa patience ont fait de lui un saint ;
maintenant Dieu le ceint de la couronne de gloire. A l’Evangile, nous
sommes témoins de la bienheureuse soirée au cours de laquelle André et Jean
rencontrèrent pour la première fois Jésus sur les rives du Jourdain. Le récit
est tout imprégné des heureux souvenirs du disciple bien-aimé sur le premier
instant de la rencontre avec son Maître adoré. Mais nous ne sommes pas
seulement des témoins, nous vivons nous-mêmes mystiquement ce grand instant. A
la Communion, nous nous écrions : “ Nous avons trouvé le
Messie ! ” Et saint André “ me conduit (moi, son frère) à
Jésus ”. Nous avons ici un bel exemple de la nécessité, pour bien
comprendre les divers chants (Introït, Communion) de la messe, de les
mettre en relation avec le drame de la messe et avec l’Evangile. Quand
nous allons aujourd’hui à la messe, le Seigneur nous invite à le suivre. A la
communion, nous avons l’heureuse certitude d’avoir trouvé le Rédempteur en
union avec saint André qui est aujourd’hui notre guide.
2. Saint Saturnin. — Jour de
mort : 29 novembre, 300 environ. Tombeau : à Rome. Vie :
Le Martyrologe rapporte ceci : “ A Rome, sur la Via Salaria, la mort du
saint martyr, le vieillard Saturnin, et du diacre Sisinius. Sous l’empereur
Maximien, ils durent subir un long emprisonnement ; ensuite le préfet de
Rome les fit étendre sur le chevalet où on leur disloqua les membres, où on les
frappa à coups de bâton et de scorpion et où enfin on les brûla avec des
torches ; au sortir du chevalet, on les décapita. ” Pratique :
“ Dieu est admirable dans ses saints ”, ainsi s’exprime l’Église quand elle
considère l’héroïsme de ses martyrs. Oui, les vertus des saints sont un reflet
de la grandeur et de la beauté de Dieu. Si la magnificence de la nature nous
porte à admirer Dieu, combien plus les vertus des saints !