“ Grâces mystiques ”
1. Saint Jean de la Croix (né
en 1542, en Espagne). — Dans sa jeunesse il fut infirmier ; plus tard, il
entra dans l’ordre des Carmes, où il reçut la prêtrise par obéissance. Il fut
l’auxiliaire de sainte Thérèse dans l’œuvre de la réforme de l’Ordre du Carmel
qui lui valut beaucoup de souffrances et d’amertumes. Il mérite à bon droit
d’être nommé, à côté de sainte Thérèse, le fondateur et le père des Carmes
déchaussés. Il est un des grands maîtres de la mystique ; ses principales
œuvres mystiques sont : “ La Montée du Carmel ”, “ La Nuit obscure de
l’âme ”, “ Le Cantique spirituel entre l’Âme et le Christ ”, “ La vive
Flamme d’amour ”, “ Les Épines de l’esprit ”. Ces ouvrages classiques
l’ont fait élever par Pie Xl au rang de Docteur de l’Église. Vers la fin de sa
vie, il eut à supporter de nombreuses souffrances corporelles. Comme le Christ
lui demandait un jour quelle récompense il souhaitait pour tant de travaux, il
répondit : “ Seigneur, souffrir et être méprisé pour l’amour de
vous ! ” A Ubeda (en Andalousie), il fut saisi d’une douloureuse
maladie qui lui provoqua cinq plaies suppurantes aux jambes ; il la
supporta avec une grande patience pour assouvir sa soif de souffrances. Muni
des derniers sacrements, il mourut en baisant le Crucifix qu’il portait sans
cesse à son cœur et à ses lèvres, et en disant : “ Seigneur, je remets mon
esprit entre vos mains. ” Il mourut à l’heure qu’il avait prédite, le 14
décembre 1591, dans sa 49e année. Son tombeau est à Ségovie, en
Espagne. — La Messe est du commun des docteurs de l’Église (In medio),
v. Appendice, p. 988.
2. Saint Chrysogone, jeté en
prison à Rome, sous l’empereur Dioclétien, y demeura deux ans, secouru par
sainte Anastasie (v. 25 décembre). Celle-ci, ayant beaucoup à souffrir à cause
de sa foi chrétienne, de la part de son époux, Publius, demanda au saint
d’intercéder pour elle auprès de Dieu ; ils se consolèrent réciproquement
par un échange de lettres. Plus tard, l’empereur donna l’ordre de mettre à mort
tous les chrétiens emprisonnés, à l’exception de Chrysogone qui devait lui être
amené. L’empereur lui dit alors : “ Je t’ai fait venir, Chrysogone,
pour te combler d’honneurs si tu consens à adorer les dieux. ” A quoi le saint
répondit : “ Je n’adore que le vrai Dieu ; quant aux idoles qui
n’ont ni réalité ni vie et ne sont que des images du démon, je les hais et je
les maudis. ” Cette réponse mit l’empereur dans une telle colère qu’il
donna l’ordre de le décapiter, ce qui eut lieu à Grado (près d’Aquilée), le 24
novembre. Son corps fut jeté à la mer ; mais, ayant été aussitôt rejeté
sur le rivage, il fut enterré par le prêtre Zoïle dans sa propre maison (vers
304). L’Église de Rome l’a toujours entouré d’un grand honneur ; c’est
pourquoi son nom figure au Canon. A Rome, il existe une église stationnale qui
lui est dédiée.