“ C’est aujourd’hui la préface des complaisances de Dieu
(eudokia du
Gloria des anges) et l’annonce de la Rédemption du genre humain ; dans le
temple de Dieu la Vierge est vraiment présentée et le Christ annoncé à tous.
Disons-lui nous aussi à haute voix.. Salut, instrument de la Rédemption
divine ! ” (Contakion des Grecs)
1. La Présentation de Marie. —
L’objet de la fête ne figure pas dans la Sainte Écriture, mais dans les
apocryphes, spécialement dans ce que l’on nomme le protEvangile de
Jacques. Après que la future naissance de Marie lui eut été annoncée par un
ange, sainte Anne aurait fait vœu de consacrer l’enfant au Seigneur. C’est
pourquoi on la porta, après sa naissance, dans une sainte maison où avaient
seules accès les vierges d’Israël. Puis, à l’âge de trois ans, elle fut
conduite au Temple. Elle y fut élevée comme une colombe et recevait la
nourriture de la main d’un ange. Telle est la légende. — La fête fut célébrée
en Orient dès le VIlle siècle et elle y avait même le caractère de solennité
chômée. La fête est désignée en Orient sous la dénomination suivante :
L’entrée de la Mère de Dieu au Temple. Elle fut introduite dans l’Église
Romaine par un envoyé du roi de Chypre qui séjourna à la cour des papes à
Avignon (1371). Sixte IV la rendit obligatoire pour l’Église universelle en
472. Pie V supprima la fête, mais elle fut rétablie quelques années plus tard.
— La Messe est du commun (Salve sancta), v. Appendice, p. 978. L’Oraison
propre demande pour nous la grâce “ d’être présentés aussi un jour dans le
temple de la gloire de Dieu ”. Nous voyons comment la liturgie rapporte tout à
notre transfiguration et à notre sanctification (une pensée du temps).
Aujourd’hui nous voulons célébrer l’Offertoire de la messe en union avec
Marie s’offrant au Temple. Quel entier abandon de la part de Marie et quelles
complaisances de la part de Dieu dans cette offrande de la Mère de Dieu !
2. La prière des Heures. —
Saint Ambroise nous trace un beau portrait de la vie cachée de Marie : “
Quelles innombrables vertus brillent dans la Vierge incomparable !
Sanctuaire de la pureté, étendard de la foi, soumission de la piété !
Vierge à la maison, elle s’empresse comme associée au service divin, comme mère
au Temple. Ô combien de vierges elle accueille par ces mots : “ Voici
celle qui a gardé dans une pureté immaculée le berceau de mon Fils, la chambre
nuptiale. ” A quoi bon rappeler avec quelle modération elle prenait sa
nourriture, avec quelle abondance elle pratiquait ses devoirs
(religieux) ? Cette abondance a dépassé les forces de la nature, cette modération
a presque fait défaut aux besoins de la nature. Ici pas d’interruption, là des
jours de jeûne successifs. Et, si le désir de refaire ses forces se présentait,
la nourriture, ordinairement la première venue, servait plutôt à empêcher la
mort qu’à procurer un plaisir. En Marie la recherche du sommeil n’en précédait
jamais le besoin. Et, encore, l’âme continuait-elle de veiller pendant que le
corps se reposait : en dormant elle pensait à ce qu’elle avait lu ou bien,
interrompant le sommeil, elle continuait la lecture, ou bien elle exécutait les
résolutions prises ou bien elle en prenait de nouvelles. ”