“ Réjouissez-vous quand vous avez part aux souffrances du
Christ ”
1. Saint Martin 1er.
— Jour de mort : 16 septembre 655. Tombeau : à Rome,
dans l’église des Saints Silvestre et Martin. Vie : Saint Martin 1er
fut pape de 649 à 655. Il se distingua par ses vertus et par son savoir ;
il fut appelé par la Providence à témoigner en faveur de la foi à l’existence
de deux volontés dans le Christ, l’une divine et l’autre humaine, contre
l’enseignement, en faveur à Constantinople, des Monothélistes (qui ne
reconnaissaient qu’une seule volonté dans le Christ). Aussitôt après son
avènement au souverain pontificat, il convoqua au Latran un concile qui établit
et formula la doctrine de la vraie foi et condamna l’erreur opposée. Mais
l’empereur Constance II soutint le patriarche monothéliste de Constantinople et
donna l’ordre à l’exarque Olympius de faire mourir le pape. L’exarque chargea
un licteur de tuer le pape pendant la célébration de la messe à l’église Sancta
Maria ad Praesepe ; mais le licteur ne put s’acquitter de sa mission, car
il fut tout à coup frappé de cécité. L’empereur Constance lui-même vit
s’abattre sur lui à cette époque de nombreuses calamités qui, toutefois, ne le
ramenèrent pas à de meilleures dispositions. Il envoya alors à Rome l’exarque
Théodore Calliopas avec ordre d’arrêter le pape, ce qui réussit grâce à la
ruse. Le pape fut emmené à Constantinople où commença pour lui une époque de
long martyre. Il fut d’abord exposé sur son lit, pendant toute une journée, à
la dérision de la populace. Puis il languit durant 93 jours en prison. Traduit
en justice, il fut condamné à être dépouillé de ses vêtements pontificaux et
chargé de chaînes. Enfin, relégué en Chersonèse, il y mourut dans le dénuement.
Il a décrit, dans deux lettres composées avant sa mort en un style émouvant,
son délaissement, privé de toute consolation. Pratique : Comme chef
suprême de l’Église, le pape a condamné l’hérésie, ce qui lui valut la haine ne
l’empereur. Il ne s’écarta jamais d’un pas du droit chemin, bien qu’il ait dû
subir outrages, emprisonnement, bannissement et mort. C’est un bel exemple de
la fidélité dans l’accomplissement des devoirs d’état. Nous pouvons aussi, dans
une modeste mesure, être martyrs de notre devoir d’état.
2. La. Messe est du commun d’un
martyr pontife (Sacerdotes), v. Appendice, p. 981.
L’Épître est propre ; saint Pierre y parle au nom de son
successeur, saint Martin, de “ la participation aux souffrances du Christ afin
que, quand sa gloire sera manifestée, vous soyez aussi dans la joie ”. Saint
Martin a réalisé cette parole (une pensée du temps de l’automne
ecclésiastique !). L’Evangile est emprunté à la messe Statuit (v.
Appendice, p. 980).
Le pape a réalisé cette parole du Christ dans son exil : il a haï sa
propre vie, il a porté la croix du Seigneur..