LECTURE D’ECRITURE : HUITIEME SEMAINE APRES L’OCTAVE DE LA PENTECOTE

Division du royaume
         
Salomon ne resta pas fidèle à Dieu ; ses femmes païennes l’entraînèrent au culte des idoles. Aussi sa fin fut sans gloire. Son châtiment fut la division de son royaume, sous son fils et successeur, Roboam.
         
Dimanche (III Rois, chap. 9). — Après l’achèvement du temple, Dieu apparut à Salomon pour la seconde fois : “ J’ai exaucé ta prière et ta supplication que tu as proférée devant moi. J’ai sanctifié cette maison que tu as bâtie en y mettant à jamais mon nom, et là seront à jamais mes yeux et mon cœur. Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, dans la sincérité de ton cœur et avec droiture... j’affermirai pour toujours le trône de ta royauté en Israël, comme je l’ai déclaré à David, ton père, en disant : il ne te manquera jamais un de tes descendants sur le trône d’Israël. Mais si vous vous détournez de moi, vous et vos fils, si vous n’observez pas mes commandements et mes lois que j’ai mis devant vous, si vous allez servir les autres dieux et vous prosterner devant eux, j’exterminerai Israël du pays que je lui ai donné ; la maison que j’ai consacrée à mon nom, je la rejetterai ; et Israël sera un sujet de sar asme et de raillerie parmi tous les peuples ”.
        
Lundi (III Rois, chap. 10). — La reine de Saba vint avec un équipage considérable et de nombreux trésors trouver Salomon pour éprouver sa sagesse. “ La reine de Saba (en Arabie), ayant appris la renommée de Salomon, vint pour l’éprouver par des énigmes. Elle se présenta avec de nombreux trésors à Jérusalem. Des chameaux portaient des aromates, de l’or en très grande quantité, et des pierres précieuses. Elle se rendit auprès de Salomon et lui exposa tout ce qu’elle avait projeté. Salomon répondit à toutes ses questions. Il n’y eut rien qui fût caché au roi de telle sorte qu’il ne pût y répondre.
        
Quand la reine de Saba eut vu toute la sagesse de Salomon et la maison qu’il avait bâtie et les appartements de ses serviteurs... et l’escalier par où il montait dans la maison du Seigneur, elle fut hors d’elle-même et elle dit au roi : “ C’est donc vrai ce que j’ai appris dans mon pays de ce qui te concerne et de ta sagesse. Je ne voulais pas en croire le récit, et voici qu’on ne m’en a pas dit la moitié. Heureux tes serviteurs qui sont continuellement devant toi, qui peuvent entendre ta sagesse. C’est parce que le Seigneur aime à jamais Israel qu’il t’a établi roi pour exercer le droit et la justice. La reine donna au roi tant d’or, d’aromates et de pierres précieuses que jamais plus on n’en reçut autant en présent ”.
        
Le Christ Notre-Seigneur parle, lui aussi, de la reine de Saba. Il déclare aux Juifs incrédules que la reine de Saba se lèvera contre eux au jugement, car elle vint de loin pour entendre la sagesse de Salomon, “ et il y a ici plus grand que Salomon” (Math., XII, 42). La reine de Saba est également considérée comme la figure de l’Église.
         
Mardi (III Rois, XI, 1-14). — “ Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères outre la fille du roi Pharaon, des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Héthéennes, d’entre les nations dont le Seigneur avait dit aux enfants d’Israël : “Vous n’aurez point de commerce avec elles, et elles n’en auront point avec vous ; autrement, elles tourneraient vos cœurs du côté de leurs dieux D. Salomon s’attacha à ces femmes avec un amour ardent. Au temps de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d’autres dieux, et son cœur ne fut pas tout entier au Seigneur, son Dieu, comme le cœur de son père David. Mais Salomon honora Astarté, la déesse des Sidoniens, et Moloch, l’idole des Ammonites. Et Salomon fit ce qui déplaisait au Seigneur et il ne suivit pas complètement le Seigneur comme l’avait fait son Père David. Alors Salomon fit bâtir sur la montagne qui est en face de Jérusalem un temple pour Chamos, l’idole de Moab, et pour Moloch, l’idole des fils d’Ammon. Il fit de même pour toutes ses femmes étrangères qui brûlaient des parfums et offraient des sacrifices à leurs dieux. Alors le Seigneur s’irrita contre Salomon parce que son cœur s’était détourné du Seigneur, Dieu d’Israël, qui lui était apparu deux fois et lui avait ordonné de ne pas suivre les dieux étrangers. Mais il n’observa pas ce que le Seigneur lui avait ordonné., t’est pourquoi le Seigneur dit à Salomon : “Parce que tu t’es conduit de la sorte, et que tu n’as pas observé mon alliance et mes lois que je t’avais prescrites, j’arracherai de ta main ton royaume et je le donnerai à ton serviteur. Je ne le ferai cependant pas de ton vivant, à cause de ton père David. C’est de la main de ton fils que je l’arracherai. Et encore n’arracherai-je pas tout le royaume ; je laisserai une tribu à ton fils à cause de David, mon serviteur, et de Jérusalem que j’ai choisie ”. Le Seigneur suscita un ennemi à Salomon dans la personne de l’Iduméen Adad, qui était de la race royale d’Édom ”.
         
Mercredi (III Rois, XI, 26-43). — Du vivant de Salomon, le Seigneur lui suscita de nombreux adversaires qui troublèrent son règne. L’ennemi le plus redoutable fut Jéroboam, de la tribu d’Ephraïm. Le Seigneur lui fit savoir, par le prophète Ahias, au moyen d’une action symbolique, qu’il arracherait la souveraineté à Salomon et l’établirait roi sur dix tribus. Il ne resterait qu’une tribu à la maison de Salomon. C’est pourquoi Salomon chercha à supprimer Jéroboam. Celui-ci s’enfuit en Égypte, auprès du roi Sésac, et il y demeura jusqu’à la mort de Salomon. Après un règne de 40 ans, Salomon se coucha avec ses pères et il fut enterré dans la cité de David. — Son fils Roboam lui succéda. Il semble que les menaces de Dieu amenèrent Salomon à reconnaître son infidélité envers lui, qu’il avait si longtemps aimé avec ferveur et pour la gloire duquel il avait eu tant de zèle. A la fin de sa vie, il aurait fait pénitence. D’après la tradition juive, c’est comme pénitent qu’il aurait écrit le livre de l’Ecclésiaste. Le règne de Salomon, à part les dernières années, fut sans conteste l’“ âge d’or” pour Israël.
           
Jeudi (III Rois, chap. 12). — Après la mort de Salomon, les tribus de Juda, de Siméon et de Benjamin reconnurent son fils Roboam comme roi légitime. Quant aux autres tribus, elles prirent une attitude hésitante. Elles se rendirent à Sichem, ville située en Ephraïm, la plus puissante des autres tribus, afin de l’établir roi. Roboam s’y rendit. Rien que le choix du lieu de réunion, Sichem au lieu de Jérusalem, montre qu’ils avaient peu de désir de le reconnaître comme roi. En outre, ils avaient appelé à cette réunion Jéroboam, l’adversaire de Salomon. C’est sans doute lui qui donna, à la réunion, le conseil de demander à Roboam “ l’allégement du dur joug que son père avait imposé au peuple ”. Roboam demanda trois jours pour réfléchir. Il consulta d’abord les vieillards qui avaient été les conseillers de son père. Ils lui dirent : “ Si tu fais aujourd’hui la volonté du peuple et si tu lui donnes une bonne réponse, ils te seront toujours soumis ”. Roboam, cependant, dédaigna ce conseil et se tourna vers les jeunes gens qui avaient été élevés avec lui. Ceux-ci lui conseillèrent d’intimider le peuple par des menaces. Le troisième jour, Roboam fit donc cette déclaration : “ Mon père vous a imposé un joug dur ; moi, je rendrai votre joug plus dur encore ; mon père vous a frappés avec des fouets, je vous frapperai avec des scorpions ”. Cette réponse dure et blessante fut le prétexte extérieur qui détermina l’assemblée à rejeter la domination de la maison de David et à proclamer roi Jéroboam. Désormais, il y eut deux royaumes en Israël. Le royaume composé de dix tribus prit le nom de “ royaume d’Israël ” ; quant au royaume du sud, il fut nommé “ royaume de Juda ”.
        
Vendredi (III Rois, chap. 4). — Le prophète Ahias, qui avait jadis prédit à Jéroboam qu’il serait roi sur Israël, lui annonça que sa maison serait détruite. Un fils de Jéroboam étant tombé malade, Jéroboam envoya sa femme sous un déguisement trouver le prophète. Ahias la reconnut et la chargea de ce message pour Jéroboam de la part du Seigneur : “ Je t’ai élevé du milieu du peuple et je t’ai établi prince sur mon peuple d’Israel... Mais tu n’as pas été comme mon serviteur David qui observa mes commandements ; au contraire, tu as fait le mal comme tous ceux qui ont été avant toi. C’est pourquoi je vais faire venir le malheur sur la maison de Jéroboam... et je balaierai tout le reste de sa maison ”. Ce ne sera pas seulement la maison de Jéroboam qui sera punie ; mais encore tout Israël, qui s’était laissé tenter, sera chassé de cette terre fertile et emmené en captivité au-delà de l’Euphrate, comme Moïse en avait déjà menacé les violateurs de la loi divine. Avant que Jéroboam, qui résidait alors à Thersa, ait reçu ce message effrayant, son fils malade mourut. On l’enterra, et tout Israel le pleura selon la parole que le Seigneur avait dite par son serviteur, le prophète Ahias.
          
Samedi (III Rois, chap. 18). — Nous voyons maintenant se présenter la grande figure du prophète Élie. Il a une telle importance qu’à la Transfiguration du Christ il apparaît avec Moïse comme représentant des prophètes. Demain, nous décrirons sa vie. Aujourd’hui, nous lisons une scène caractéristique de son activité. L’Écriture nous apprend qu’il sortit soudain de son obscurité, se présenta sans crainte devant le roi Achab, et lui annonça, comme punition de son abandon du Dieu d’Israël, une sécheresse et une famine de plusieurs années ; quant à Élie lui-même, Dieu le nourrit en lui envoyant des corbeaux qui lui portaient du pain et de la viande. Au bout d’un certain temps, le torrent auprès duquel il se trouvait fut à sec. Le Seigneur ordonna alors au prophète de se rendre à Sarephta, auprès de la mer Méditerranée, dans le pays des Sidoniens, et de s’établir chez une certaine veuve. L’hospitalité désintéressée de cette veuve fut magnifiquement récompensée, car, “ à partir de ce jour, le pot de farine ne s’épuisa point et la cruche l’huile ne fut jamais vide, conformément à la parole de Dieu qu’il avait dite par l’organe d’Élie ”. La sécheresse et la famine durèrent trois ans et demi ; alors la parole du Seigneur se fit entendre à Élie : “ Va et montre-toi au roi afin que je fasse de nouveau tomber la pluie sur le sol ”. Élie se présenta sans peur devant le roi qui lui reprocha vivement d’être cause de tout le malheur du pays. Élie répondit : “ Ce n’est pas moi qui trouble le pays, mais toi et la maison de ton père, en ce que vous avez abandonné les commandements du Seigneur et sacrifié aux idoles ”. Élie demanda à Achab de convoquer tout Israël sur le mont Carmel : “ les prêtres de Baal invoqueront leur dieu et, moi, je sacrifierai au Seigneur. Le vrai Dieu se manifestera en faisant descendre le feu sur le sacrifice qui lui est offert ”. Les prêtres de Baal commencèrent, mais leurs supplications ne purent attirer le feu du ciel. Quand Élie offrit son sacrifice, le feu dévora non seulement la victime et le bois, mais encore les pierres et l’eau. Le peuple tomba sur sa face et cria : “ Yaweh est Dieu ! ” Et voici que le ciel s’assombrit et qu’une pluie abondante tomba. Ensuite, Élie, enflammé d’un saint zèle, fit mettre à mort les prêtres de Baal.
            
Samedi soir. — La semaine qui va commencer est placée sous le signe du prophète Élie et de son disciple Élisée. C’est pourquoi nous chantons à vêpres :“ Quand ; le Seigneur enleva Élie dans un tourbillon au ciel, Élisée criait : Mon père, le char d’Israël et son conducteur ”.