Rose de mon cœur, tu dois être mon épouse !
1. Sainte Rose. — Jour de
mort.. 24 août 1617, Tombeau : dans l’église du couvent des
dominicains à Lima (Pérou). Culte très populaire. Vie : Sainte Rose
de Lima, tertiaire de Saint-Dominique, “ la première fleur de sainteté qu’ait
produite l’Amérique méridionale ”, est célèbre par sa grande vertu et
l’austérité de sa vie. Elle expia par ses pénitences la cupidité des
conquérants de sa patrie, et l’exemple de sa vie fut pour beaucoup un salutaire
enseignement. Le pape Clément X déclare dans la bulle de canonisation de sainte
Rose “ que, depuis la découverte du Pérou, aucun missionnaire n’a jamais
suscité un aussi grand mouvement de conversion ”. Dès l’âge de cinq ans, elle
voua sa virginité à Dieu. Dans son adolescence, elle se livra à des
mortifications et à des jeûnes au-dessus des forces humaines. Elle passait tout
le carême sans manger de pain, ne vivant que de cinq pépins de citron par jour.
De plus elle eut à subir de multiples assauts du démon, de cruelles souffrances
et maladies, des insultes et des calomnies qui lui venaient des siens.
Volontiers elle acceptait tout, se plaignant même de n’être pas aussi affligée
qu’elle le méritait. Pendant quinze années, elle fut en proie à la plus extrême
désolation et aridité spirituelle. Dieu l’en récompensa en la comblant ensuite
d’une joie toute céleste, et en la favorisant de fréquentes apparitions de son
ange gardien et de la Très Sainte Vierge. Le 24 aout 1617, le jour arriva enfin
“ où elle fit son entrée heureuse dans le Paradis de son divin Époux ”.
L’office de sainte Rose de Lima est l’œuvre du pieux liturgiste qu’était le
cardinal Bona.
2. La messe (Dilexisti) est du
commun des Vierges. — Aujourd’hui encore nous pouvons constater le triple but
de la liturgie des saints : a) elle voit dans la sainte, présente
parmi nous, un membre d’élite de la grande famille de Dieu. b) Elle voit
en elle une image et un symbole de l’Église. Retenons bien cette pensée :
l’Église se représente elle-même dans la personne des saints, et
particulièrement de ses saintes. c) Enfin, elle voit en eux l’âme de
chacun de nous. — Tout ceci est d’une évidence remarquable à la messe de ce
jour : a) Sous les traits de l’épouse, nous reconnaissons sainte
Rose de Lima ; nous la voyons entrer au ciel dans son cortège nuptial (Introït
et Off.) ; nous voyons le Christ s’avancer vers elle (Grad.). Elle
fut vraiment la vierge sage qui attendait l’époux, la lampe allumée à la main. b)
C’est cette autre épouse, l’Église, que nous considérons aussi en sainte
Rose, l’Église qui célèbre à l’avance le triomphe suprême de chacun de ses
membres. Admirons la justesse de cette comparaison entre les vierges sages et
l’Église qui, dans la nuit de la vie terrestre, entretient la lampe avec
l’huile de sa charité et de sa prière, et dont l’unique préoccupation est d’attendre
l’arrivée de l’Époux. Et chaque messe est une anticipation dé sa venue ; à
chaque messe l’Église se rapproche du jour des noces. La messe est une
anticipation du retour du Seigneur. Combien cette pensée est manifeste
aujourd’hui particulièrement au moment de la communion ! c) Toute
âme est une cellule de l’Église ; les pensées et les sentiments de notre
mère l’Église trouvent un écho en Chacune. Aujourd’hui, c’est avec des
sentiments d’épouse que je me rends à l’église, que je pénètre dans la grande
salle du ciel. A l’offertoire, c’est moi qui suis l’épouse en parure royale
près de l’Époux ; et la sainte communion est pour moi la table du festin
et les fiançailles éternelles.
3. Saint
Félix et saint Adauctus. — Le prêtre Félix subit le martyre sous Dioclétien (vers 305), Comme
il se rendait au supplice, il rencontra un chrétien inconnu qui, témoin des
tourments qu’il endurait pour la foi, et brûlant de partager son bonheur,
s’écria : “ Et moi aussi je confesse la même doctrine que cet homme ;
j’adore le même Jésus-Christ !” Félix l’embrassa, et il fut décapité avec
lui le 30 août. Ignorant son nom, les chrétiens l’appelèrent Adauctus,
c’est-à-dire “ ajouté ”, parce qu’il fut adjoint au triomphe de saint
Félix, “ adauctus sit ad coronam ”. Leurs restes reposent dans
l’église qui s’élève au-dessus de la catacombe de Comodille.