16 AOUT - Saint Joachim, père de la Bienheureuse Vierge Marie. (double de seconde classe).

Il donnait largement aux pauvres.
      
1. Saint Joachim. — Le père de la Bienheureuse Vierge Marie et le grand-père du Divin Sauveur ! “ A leurs fruits vous les reconnaîtrez ” ; un bon arbre ne peut donner que de bons fruits. Joachim nous apparaît comme l’homme vertueux, “ l’homme juste ” ; la légende en dit long sur son amour pour les pauvres : il divisait ses revenus en trois parts et consacrait la première à ses besoins, la seconde aux pauvres, la troisième au Temple (c’est pourquoi l’on répète trois fois à la messe : “Il donnait largement aux pauvres... ”. Au cours de sa vie, la souffrance ne lui fut pas non plus épargnée ; longtemps il resta sans enfant ; un jour qu’il apportait son offrande au Temple, le prêtre l’écarta sous prétexte que, père sans enfants, il avait encouru la malédiction divine. Cependant, parmi les souffrances que lui causait cet ostracisme, la grâce de Dieu le visita : “ Dieu est proche de ceux qui ont le cœur brisé” (Ps. 33). Un ange lui annonça qu’il aurait un enfant de bénédiction, Marie. “ La nature n’osa pas prévenir la grâce ; elle préféra attendre que la grâce eut porté son fruit ” (Bréviaire).
      
2. La Messe (Dispersit). — La première vertu que nous voyons en Joachim est son amour pour les pauvres ; il en est question dans l’Introït et dans le Graduel ; dans ces deux chants, le “ Cantique de j’homme juste ” (Ps. III) s’applique parfaitement à Joachim. Il est “ l’homme qui a été trouvé sans tache, qui ne court pas après l’or ”. Maintenant, c’est “ la Communauté des Saints ” qui parle de ses aumônes (Leçon). L’Évangile nous présente l’arbre généalogique du Seigneur ; à la vérité, notre saint n’y est pas mentionné (d’après l’opinion de plusieurs commentateurs, c’est lui qui est désigné dans la généalogie selon saint Luc sous le nom d’“ Héli ” ; toutefois la liturgie veut dire qu’il est le grand-père du Seigneur, ce qui constitue son plus haut titre de gloire. Mais, au Saint-Sacrifice nous prenons part à sa glorification (Offert.), nous y trouvons une grâce puissante pour imiter sa pieuse vie, spécialement son amour des pauvres et sa patience dans l’épreuve ; nous sommes aussi admis à l’honneur d’être parents du Christ. Nous devons aujourd’hui à saint Joachim le divin froment, le Christ : “ Il leur donne en temps opportun la mesure de froment” (Comm.).
      
3. Le Cantique de l’homme juste. — Ainsi peut-on nommer le psaume III, que l’on chante souvent aujourd’hui. C’est un psaume alphabétique c’est-à-dire que chacun de ses versets commence, en suivant l’ordre, par une des lettres de l’alphabet ; ce qui explique son apparence décousue et l’absence d’une succession d’idées bien liées :
Heureux l’homme qui craint Dieu qui met sa joie dans ses commandements.
Puissants seront sur terre ses enfants, car la postérité des justes est bénie.
Honneur et richesse habitent sa maison, et sa Justice demeure à jamais.
Une lumière dans les ténèbres, voilà ce qu’il est pour les bons, miséricordieux, compatissant et juste.
Heureux l’homme qui exerce la miséricorde, qui prête de bon cœur et qui fonde sur la justice ses relations d’affaires !
Dans l’éternité il ne sera pas ébranlé, le juste vit à jamais dans le souvenir.
Des mauvaises nouvelles il n’a rien à craindre ; son cœur demeure ferme dans la confiance en Dieu.
Fort est son cœur, il ne connaît pas la crainte jusqu’à œ qu’il repaisse ses yeux de ses ennemis.
Il donne largement aux pauvres ; sa justice demeure à jamais, son nom est mis à l’honneur.
L’impie le voit avec dépit, grince des dents, se consume d’envie ; le désir du pécheur sera réduit à néant.
Le plan du psaume est peu serré ; il exalte d’abord l’amour de Dieu, ensuite l’amour du prochain chez le juste. L’Église applique le psaume à l’homme juste par excellence, au Christ, ensuite aux saints, mais aussi à nous-mêmes. Saint Joachim est bien la plus belle illustration du psaume.